Frédéric Chopin

Vous écoutez en ce moment l’étude op.10 en Do mineur .

Frédéric ChopinFrédéric (Fryderyk Franciszek) Chopin est né le 1er mars 1810 selon les affirmations du compositeur et de sa famille mais, selon le certificat de naissance, qui aurait été émis plusieurs semaines après sa naissance, ce serait le 22 février. Il est né dans le village de Zelazowa Wola près de Sochaczew, dans la région de Mazovia qui faisait partie du duché de Varsovie. Le manoir de Zelazowa Wola appartenait au Comte Skarbek et, le père de Chopin, Mikolaj (Nicolas) Chopin, polonais d’origine française, y était employé comme tuteur. Né en 1771 à Marainville en Lorraine, il a établi ,dès son enfance, des relations avec des familles polonaises du Comte Michal Pac et du directeur de son domaine, Jan Adam Weydlich. À l’âge de 16 ans, Mikolaj les accompagne en Pologne et s’y établit de façon permanente. Il n’est jamais retourné en France ni n’a entretenu des relations avec sa famille française. Il éleva ses enfants comme des polonais. En 1806, Mikolaj Chopin se marie avec Tekla Justyna Krzyzanowska qui était une domestique de la famille Skarbek à Zelazowa Wola. Ils auront quatre enfants: trois filles, Ludwika, Izabela et Emila, et un fils Fryderyk, né en seconde place. Quelques mois après la naissance de Fryderyk, la famille déménagea à Varsovie où Mikolaj Chopin avait obtenu le poste d’enseignant de langue et de littérature française du Lycée de Varsovie. Il dirigeait aussi un pensionnat pour les fils de bourgeois. Déjà, à l’âge de 7 ans, Frédéric avait composé deux polonaises dont la première fut publiée par l’atelier de gravure du Père Cybulski. Ce prodige fut souligné dans les journaux de Varsovie et le « petit Chopin » devint une attraction et un ornement lors des réceptions dans les salons aristocratiques de la capitale. Il commença aussi à donner des concerts publics pour des oeuvres charitables. Ses premières leçons professionnelles de piano lui furent données par Wojciech Zywny et durèrent de 1816 à 1822, année où le professeur devint incapable de le faire progresser parce que les habilités de l’étudiant dépassaient les siennes. Il fut alors confié à Wilhelm Wurfel, le pianiste renommé et professeur au Conservatoire de Varsovie, qui lui prodigua, de façon irrégulière, de précieux conseils concernant le piano et l’orgue. De 1823 à 1826, Frédéric étudia au Lycée de Varsovie où son père professeur. Il passa ses vacances d’été dans des domaines appartenant aux parents d’amis de son lycée dans différentes régions du pays. C’est au cours de ces rencontres qu’il découvrit un intérêt particulier pour la musique folklorique et les traditions paysannes. Il écoutait et notait les textes des chants folkloriques tout en prenant part aux mariages paysans et aux fêtes des récoltes. Il devint ainsi familier avec la musique traditionnelle de la Pologne sous ses formes authentiques, sa tonalité distincte, la richesse de ses rythmes et la vigueur de ses danses. Lorsqu’il composa ses premières mazurkas en 1825, ainsi que les autres par la suite, il s’en inspira jusqu’à la fin de sa vie. À l’automne de 1826, Chopin débuta l’étude de la théorie musicale, la basse chiffrée et la composition à l’École supérieure de musique de Varsovie qui, tout en étant une partie du Conservatoire, était rattachée à l’Université de Varsovie. Le directeur était le compositeur Josef Elsner. Chopin n’eut pas à assister aux classes de piano. Conscient de la nature exceptionnelle du talent de Chopin, Elsner lui permit, selon sa personnalité et son tempérament, de se concentrer sur la musique de piano mais demeura intraitable quant aux sujets théoriques et, en particulier, le contrepoint. Chopin, doué d’une magnifique invention mélodique, une facilité d’improvisation et un penchant vers les effets brillants et une harmonie parfaite, acquiert une solide base, une discipline et une précision de composition ainsi qu’une compréhension de la signification et de la logique de chaque note. Chopin termina ses études à l’École supérieure en 1929, et après une troisième année d’études, Elsner écrit dans un rapport: «Chopin, Fryderyk, étudiant de 3è année, talent exceptionnel, génie musical». Après avoir terminé ses études, Chopin planifia un long voyage à l’étranger pour devenir familier avec la vie musicale en Europe et pour y gagner une certaine réputation. En juillet 1829, il fait une courte excursion à Vienne en compagnie de connaissances. Wilhelm Wurfel, qui y étudiait depuis trois ans, le présenta au milieu musical et Chopin donna deux concerts au Kartnertortheater où il était accompagné par un orchestre et où il y exécuta des improvisations. Il remporta un succès immense auprès du public et, quoique les critiques censurèrent sa performance pour un petit volume sonore, ils acclamèrent son génie au piano et louèrent ses compositions. L’éditeur Tobias Halinger imprima ses Variations sur un thème de Mozart. Ce fut la première publication d’une oeuvre de Chopin hors de Varsovie. À son retour à Varsovie, Chopin, libéré de ses devoirs d’étudiant, se consacre à la composition et écrit, entre autres, ses deux concertos pour piano et orchestre. C’est aussi la période des premieres nocturnes, études, valses, mazurkas et chants sur des paroles de Stefan Witwicki. Durant les mois qui précédèrent son long voyage, Chopin donna plusieurs concerts et le dernier, le 11 octobre 1830, au Théatre National de Varsovie. Le 2 novembre, Chopin, avec son ami Tytus Woyciechowski, quitta l’Autriche pour se rendre en Italie. À peine arrivés à Vienne, les deux amis apprennent le début des hostilités à Varsovie contre la subordination du royaume de Pologne à la Russie et la présence du tsar russe sur le trône de Pologne. Tytus Woyciechowski retourne à Varsovie mais Chopin demeure à Vienne. Durant huit mois, de fortes et dramatiques expériences émotionnelles inspirent l’imagination créatrice du compositeur, accélérant probablement l’émergence d’un nouveau style individuel assez différent de son style brillant habituel. Les nouvelles oeuvres, qui révèlent force et passion, incluent le Scherzo en si mineur et par dessus tout, les Études de l’opus 10. Chopin abandonne ses plans de séjourner en Italie, à cause de la présence d’hostilités austro-italiennes, et se dirige vers Paris. C’est au cours de ce voyage vers Paris que Chopin apprend la chute de Varsovie aux profit des russes. Ainsi, à l’automne de 1831, Chopin arrive à Paris où il rencontre plusieurs de ses compatriotes (soldats, politiciens, artistes) qui, suite à la défaite, se sont exilés vers un pays et une ville où ils sont reçus de manière amicale. À Paris, la réputation de Chopin grandit rapidement. Les lettres de recommandation que le compositeur a apportées de Vienne lui permettent de joindre le milieu musical local qui l’accueille cordialement. Il devint un ami de Liszt, Mendelssohn, Ferdinand Hiller, Berlioz et Auguste Franchomme. Plus tard, en 1835, à Leipzig, il rencontrera Schumann qui tenait ses oeuvres en haute estime et avait écrit des articles enthousiastes à propos du compositeur polonais. Apprenant l’arrivée de l’inconnu de Varsovie, le grand pianiste Friedrich Kalkbrenner, surnommé le roi du piano, organise un concert pour Chopin, le 26 février 1832, à la salle Pleyel. Le succès qui s’ensuit est énorme et Chopin devient rapidement un musicien célèbre et renommé à travers tout Paris. Cette ascension vers la célébrité éveille l’intérêt des éditeurs et, à l’été 1832, Chopin signe un contrat avec l’éditeur le plus important de Paris, Schlesinger. Les principaux revenus de Chopin à Paris, étaient des redevances pour les leçons de piano qu’il donnait. Il devint un professeur populaire parmi l’aristocratie polonaise et française et les salons parisiens étaient sa place privilégiée pour donner des concerts. En tant que pianiste, Chopin se classait parmi les plus grands artistes de son époque, avec Kalkbrenner, Liszt, Thalbert et Herz mais, en contraste avec eux, il n’aimait pas les performances en public et ne s’y présentait que rarement et à contre-cœur. C’est plutôt dans un groupe amical et intime d’auditeurs qu’il montrait la pleine mesure de son talent. Installé définitivement à Paris, Chopin choisit délibérément le statut d’émigré. Malgré les requêtes de son père, il n’obéit pas aux règles tsaristes émises par la Pologne envahie et n’a jamais présenté son passeport à l’embassade russe. Etant considéré comme un réfugié politique, Chopin se privait donc de pouvoir légalement visiter sa patrie de naissance. Dans cette situation, le compositeur ne pouvait rencontrer ses parents qu’hors de la Pologne. Lorsqu’en août 1835, ils allèrent à Karlsbad pour une cure, Chopin leur rendit visite. Alors qu’il séjourne près de Dresde, il renoue connaissance avec la famille Wodzinski. Au cours d’années précédentes, les trois jeunes fils Wodzinski avaient logé au pensionnat géré par Mikolaj Chopin. Le compositeur s’éprit de leur plus jeune soeur, Maria, qui, maintenant une adolescente, démontrait un talent artistique et musical considérable. L’année suivante, durant un congé, il la demanda en mariage. Elle accepta sous condition qu’il prit un plus grand soin de sa santé. Cet engagement était non officiel et ne se termina pas par un mariage car les parents de Maria, voyant le mauvais état de santé du fiancé qui avait été malade durant l’hiver et de son mode de vie plutôt irrégulier, refusèrent, le considérant indigne de leur fille. Chopin qualifia ce rejet d’expérience extrêmement douloureuse. En juillet 1837, Chopin se rendit à Londres en compagnie de Camille Pleyel dans le but d’oublier tous ces mauvais souvenirs. Peu après, il entama une liaison étroite avec la célèbre George Sand (Aurore Dudevant). Auteur de romans audacieux, plus âgée que lui de 6 ans, divorcée avec deux enfants, elle offrait à l’artiste solitaire ce dont il manquait depuis son départ de Varsovie: une tendresse extraordinaire, des soins et une attention presque maternelle. Les amoureux passèrent l’hiver de 1838/1839 dans l’île espagnole de Majorca, logeant dans l’ancien monastère de Valdemosa. À cause de conditions hivernales défavorables, Chopin tomba gravement malade et présenta tous les signes de la tuberculose. Pendant des semaines, il était si faible qu’il ne pouvait pas quitter la maison mais continua malgré tout à travailler intensément et composa une série de chefs d’oeuvre: les 24 préludes, Polonaise en do mineur, Ballade en fa majeur, Scherzo en do dièse mineur. À son retour de Majorca, au printemps 1839 et suite à une convalescence à Marseille, Chopin, a très gravement affaibli, emménagea au manoir de George Sand à Nohant. Là, il prit de longues vacances jusqu’en 1846 ne retournant à Paris que pour y passer les hivers. Ce fut la période la plus heureuse et la plus productive depuis son départ de la maison familiale. La majorité de ses oeuvres les plus remarquables et les plus profondes furent composées à Nohant. À Paris, le compositeur et l’écrivain étaient considérés comme un couple marié alors qu’ils ne le furent jamais. Ils avaient des amis communs dans les cercles artistiques de la capitale: le peintre Delacroix, la chanteuse Pauline Viardot … Pendant des années, le couple jouit d’un amour et d’une amitié profonde qui, avec le temps et l’attitude hostile toujours croissante de la part du fils de George Sand, qui exerçait sur elle une influence profonde, donna place à des conflits de plus en plus sérieux. Chopin et George Sand se séparèrent définitivement en juillet 1847. Les expériences pénibles personnelles de même que la perte de Nohant, si important pour sa santé et sa créativité de compositeur, eurent un effet dévastateur sur la santé physique et mentale de Chopin. Il abandonna presque complètement la composition et, depuis ce jour jusqu’à la fin de sa vie, il n’écrira que quelques miniatures. En avril 1848, sur les conseils de son élève écossaise, Jane Stirling, Chopin part pour l’Angleterre et l’Écosse. Avec sa soeur, Jane Stirling organise des concerts et des visites dans diverses localités, incluant les châteaux de l’aristocratie écossaise. Ce style de vie exceptionnellement trépident et la tension excessive exercée sur ses forces à cause de constants voyages et de nombreuses performances conjugués à un climat nuisible pour ses poumons, endommagèrent encore plus sa santé. Malgré une grande faiblesse et une fièvre, Chopin donna son dernier concert, le 16 novembre 1848, jouant pour des émigrants polonais au Guildhall à Londres. Quelques jours après, il retourna à Paris. Il lui devint impossible de continuer à donner des leçons car sa maladie progressait rapidement. À l’été 1849, Ludwika Jedrzejewiczowa, soeur aînée du compositeur, vint de Varsovie pour prendre soin de son frère malade. Le 17 octobre 1849, Chopin meurt de tuberculose pulmonaire dans son appartement parisien Place Vendôme. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Toutefois, pour respecter son testament, son coeur, retiré de son corps après sa mort, fut apporté par sa soeur à Varsovie où il fut placé dans une urne et installé sur un pilier dans l’église Sainte-Croix à Krakowskie Pezedmiscie.

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